Dans ma vie, il ne m'est rien arrivé d'extraordinaire. La nature ne m’a doté d’aucune malfaçon, le sort ne m’a réservé aucune infortune. Le destin m’a conçu moyen et fondamentalement médiocre.
La vie m'a toujours émerveillé. Je l'ai servie. Je l'ai respectée. J’avais un projet. Je l’ai réalisé, au-delà du rêve.
Mon métier de journaliste m’a donné des joies que je n’avais pas demandées, d’autres que je n’avais pas imaginées, certaines inattendues.
J'ai sillonné des océans et arpenté des continents. Je ne l’avais pas demandé. J’ai rencontré des gueux et suivi des princes. Je ne l’avais pas demandé. J'ai rencontré de belles personnes. C'est toujours une félicité.
Aujourd'hui, je dévore des livres dans l'insatisfaction permanente de mes productions, conférences, formations, animations de congrès. L’excellence est loin encore. Chaque pas me réjouit parce qu’il me donne l’illusion de m’en rapprocher. Mais l’utopie qui m’habite m’en éloigne. Tel est son rôle : me faire avancer sans cesse.
Quand rien ne vous rend exceptionnel sauf l'orgueil d'être vous-même, quand le fracas du destin ne vous a jamais atteint, vous semblez n’avoir rien à vendre à l’époque. Ni plaie, ni cicatrice ; ni peine abyssale, ni bonheur extravagant, hormis celui de vivre.
Mais j'admire trois populations depuis toujours. Elles me guident. Les pêcheurs pour leur capacité d’observation inouïe du vivant ; les coureurs au large parce qu’ils avancent avec vents et courants mais gagnent avec intelligence ; les entrepreneurs parce qu’ils décident d’un morceau de futur et le réalisent.
Grâce à eux, chaque jour est liesse, chaque nouvelle aube une allégresse. Le temps est un sourire, la difficulté une compagne, l’exigence un moteur et la passion un carburant.
Alors qu'ai-je à partager ? Quelques convictions simples peut-être : la persévérance rend heureux et l’humilité exigeant. L’effort est un accomplissement et le travail, quand il se noie dans la passion, sourit aux cimes dont il fait l’ascension.
Si avec ce petit bagage je peux ne cesser d'aider les entrepreneurs alors j'aurai apporté mon écot.
Merci à tous ceux dont j'ai tant reçu et à qui j'ai si peu donné encore. Mais la route est longue et les projets nombreux. Certaines arrivent à maturité. Dans quelques jours. Nous les partagerons.
