J'entends souvent que pour être convaincante, la parole doit porter des effets rapides, être brève et conquérante.
Interrogez-vous. Avez-vous jamais été emporté par une parole ramassée comme un uppercut ? Nous ne sommes pas des machines, prisonnières des effets immédiats que provoqueraient des causes.
Par exemple, il nous faut 0, 2 secondes pour comprendre ce qui se dit. Celui qui écoute a toujours un temps de retard sur celui qui parle.
Que dire alors d'une émotion ou d'un sentiment, beaucoup plus diffus et long à s’établir.
Plus que violente, la parole porte quand elle est douceur. Devant elle, les chaînes tombent, les verrous s’écartent, les portes intérieures s’ouvrent. On laisse aisément entrer un verbe plus velouté. L’esprit s’attable plus volontiers pour en comprendre le fond.
A toutes celles et ceux qui croient encore que les fameux pitchs (que je hais ce mot !) doivent être des cavalcades rapides et puissantes, j'affirme que la douceur rend invincible.
La parole est toujours celle d'un seul...